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Au sommaire
La mobilité disciplinaire des chercheurs au cœur de l’économie comportementale
Alexandre Truc
Les inégalités économiques et sociales dans les outre-mer français : un héritage de l’histoire et des institutions coloniales
Jean-François Hoarau
Changements institutionnels et développement économique à Mayotte
Idriss Fontaine, François Hermet
Coûts de faillite et endettement stratégique dans un duopole mixte
Armel Jacques
Règles de répartition d’un dommage entre plusieurs auteurs : une typologie
Dylan Martin-Lapoirie, Sarah Van Driessche
La crise du Covid-19 a-t-elle modifié les opinions à l’égard de l’interventionnisme public ? Une enquête auprès d’étudiants français
Sophie Massin, Nicolas Bédu, Maxence Miéra, Mohamed Ane, Joseph Attila, Christian Ben Lakhdar, Thibaud Deguilhem, Pauline Lectard, Patricia Vornetti
Résumés / Abstracts
La mobilité disciplinaire des chercheurs au cœur de l’économie comportementale
Alexandre Truc
La mobilité disciplinaire est le fait de publier hors de sa discipline d’origine. Il s’agit d’un mécanisme important d’interdisciplinarité et de transfert de connaissances. L’économie comportementale (EC) a été créée par deux psychologues, Daniel Kahneman et Amos Tversky, qui ont utilisé la mobilité disciplinaire pour influencer l’économie. Dans cet article, nous étudions la mobilité disciplinaire de huit économistes comportementaux afin de mieux comprendre comment cette mobilité a influencé le développement et les pratiques interdisciplinaires de l’EC. Outre le mouvement des psychologues vers le cœur de l’économie, nous identifions aussi un mouvement de certains économistes vers d’autres disciplines. Ce mouvement d’éloignement a permis à certains économistes comportementaux de trouver de nouvelles sources de légitimité scientifique dans d’autres disciplines, tout en échappant à certaines traditions normatives de l’économie. Cela leur a permis de repousser les frontières de l’économie et de promouvoir une approche plus radicale de l’EC au prix d’une relation de plus en plus ténue avec l’économie.
Les inégalités économiques et sociales dans les outre-mer français : un héritage de l’histoire et des institutions coloniales
Jean-François Hoarau
In spite of seven decades of decolonisation and catching-up public policies, the French overseas territories are still characterized by deep inequalities both externally (strong development gaps relative to continental France) and internally (high unequal distribution of wealth amongst the local populations). We show that some interesting explanations can be found in their colonial legacy through a set of “extractive” political, economic and social institutions serving a colonial exploitation system. Accordingly, fighting effectively against inequalities for the French overseas spaces requires to identify and dismantle the institutional mechanisms of this colonial past which still continue to organize economically and socially these societies today.
JEL codes: D63, F54, N30.
Changements institutionnels et développement économique à Mayotte
Idriss Fontaine, François Hermet
The aim of this article is to study the impact of the institutional changes of 2001 and 2011 on economic activity on the island of Mayotte. To achieve this, the synthetic control method is used. This method allows us to estimate the best counterfactual for Mayotte’s economy by optimally allocating relative weights to each territory in a control group. To avoid the pitfalls associated with the long-term unavailability of national accounts data, particularly acute for small island economies, economic activity is approximated using harmonized satellite nightlight data. This strategy provides time series starting in the mid-1990s. The application of the synthetic control method successfully identifies credible counterfactuals for Mayotte’s economy, both for the transition to departmental collectivity in 2001 and the transition to departmentalization in 2011. The results suggest that these institutional changes had a positive effect on economic activity. However, the beneficial effects of these changes appear less clear when nightlight are adjusted for the territory’s population. This suggests that the wealth generated has difficulty translating into improved well-being for the local population. Finally, the results obtained are robust to the sensitivity analyses typically applied in the literature.
JEL codes: C32, E01, F15, O47, O57.
Coûts de faillite et endettement stratégique dans un duopole mixte
Armel Jacques
We show that a private firm has an incentive to take on strategic debt in order to increase its profit expectation in a mixed duopoly. This strategic indebtedness can have two different effects. The first is a bailout effect, which induces the public firm to decrease its output to reduce the probability or negative consequences of the private firm’s bankruptcy. The second is a limited liability effect, which causes the private firm to increase its output. If bankruptcy costs are low, debt allows for an increase in social surplus. If bankruptcy costs are high, debt causes a decrease in social welfare.
JEL codes: D43, L13, L32.
Règles de répartition d’un dommage entre plusieurs auteurs : une typologie
Dylan Martin-Lapoirie, Sarah Van Driessche
A reform of tort law is under way in France since March 2017. One of the important aspects of this reform concerns the apportionment of liability when the damage is caused by several tortfeasors. This paper offers a theoretical and experimental literature review of joint liability rules. It states that the efficiency of a liability sharing rule depends on the nature of causality, on the liability regime, and on the information held by the judge. The theory and the experimental evidence which rely on different types of accident and on different kinds of liability rule highlight the importance to establish an apportionment of the damage as a function of the contributions to this damage.
JEL codes: K13.
La crise du Covid-19 a-t-elle modifié les opinions à l’égard de l’interventionnisme public ? Une enquête auprès d’étudiants français
Sophie Massin, Nicolas Bédu, Maxence Miéra, Mohamed Ane, Joseph Attila, Christian Ben Lakhdar, Thibaud Deguilhem, Pauline Lectard, Patricia Vornetti
La crise du Covid-19 a créé un choc qui a temporairement modifié l’intensité de l’intervention de l’État dans l’économie. Notre objectif est d’étudier si ce phénomène a eu un impact sur les opinions à l’égard de l’interventionnisme public. Nous utilisons des données d’enquête collectées auprès d’étudiants d’universités françaises à trois dates : en 2019 (avant la crise), 2020 (au début de la crise) et 2022 (à la fin de la crise). Nous trouvons que la crise du Covid a conduit les étudiants à être plus favorables aux politiques de relance et moins favorables à la réduction des dépenses publiques. La crise du Covid n’a cependant pas modifié leurs opinions concernant la légitimité de la redistribution des revenus et l’efficacité des entreprises publiques. Les effets trouvés sont d’intensité modeste et sont susceptibles d’être transitoires.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Revue économique (3 mai 2025). Novembre 2024, 75 (6) – Varia. Revue économique. Consulté le 23 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13vdt